« La brune du Sud » par Hedia Amna.
la traduction en français par Ahmed. belfadel
La maison des Ben Kamel, est le nom donné à une famille, ainsi disent les plus âgés du quartier , hommes et femmes, nous les enfants blancs ou de couleur, nous l’appelions la maison d’Aziza.
Aziza est l’une des filles des Benkamel, de peau brune comme ses paires, de taille modeste, une bouche relativement large avec quelques taches pigmentées sur son visage, sa beauté sobre comme le reste de ses attributs, confine une bonté intérieure inégalable, ce qu’est attirant en elle est sa voix d’un enrouement inhérent, n’est ni bruyante ni discrète.
Il est aisé de plonger dans ses yeux aimants, elle apprécie affectueusement d’un seul regard toute personne proche d’elle surtout celle en bas âge.
De l’instinct infantile, j’ai su que j’étais intronisée par cette source d’amour ,comme je représentais la fille blanche qu’elle n’a pas engendrée.
Aziza a dépassé la trentaine de peu, à cet âge le célibat est synonyme de malédiction, comme c’est le cas de sa sœur ainée zeineb, comment peut elle trouver chaussure à son pied dans cette ville à dominance de blancs ? fut- ce dans ce fin fond du sud où le soleil brûlant vire la pigmentation de l’épiderme; mais quand les corps se dénudent et leurs reliefs qui étaient hors d’atteinte des rayons du soleil, dépouillés de leur habit, on découvre les bustes blancs et les jambes lisses au couleur du beurre traditionnel.
Nous les enfants, craignons zeineb, elle avait une voix métallique, surtout lorsqu’elle gronde, on dirait un volcan enfoui de féminité ardente, déferlant une passion sauvage lorsque le corps est fouetté par l’excitation des youyous annonçant l’avènement de la mariée blanche à son frère cadet sid Ahmed.
Damnant sa destinée secrètement « qu’importe le profil, pourvu qu’il soit un homme »*, et murmura « si ce n’était la richesse, un noir pourrait il procrée d’une femme blanche ?! ».
Sa famille aisée, possède quelques palmeraies dans l’oasis, une huilerie et un commerce de laine au souk de M’sila à Gafsa.
De même le mari Sid Ahmed est fonctionnaire notable à la recette des impôts de la ville, il est brun foncé d’ethnie africaine, grand de taille avec un nez droit, habitué à mettre son costume noir à boutons argentés sur son chemisier blanc bien repassé grâce à ses sœurs qui emplissent leur maison.
J’attrapais Aziza par sa robe avec mes petites mains, lorsque je m’engloutis par ces corps qui se bousculent pour voir Djamila, la mariée de sid-Ahmed.
Aziza s’aperçut de sa négligence à moi quand elle admirait la blancheur de la mariée, aussitôt elle me porta à hauteur de sa taille, avec mon bras je cernais son cou, posant ma tête sur son épaule pour inspirer l’odeur d’ambre du collier qu’elle portait.
Une fois apaisée, je commençais à contempler ce qui m’entoure comme bain de foule et effets sonores dominés par le tapage de la percussion (darbukka), conjugué aux chants traditionnels ayant trait à la rivalité pérenne entre belle mère et sa bru.
Soudain ,le ton baisse ostensiblement par pudeur, quand la mère de Sid Ahmed « Lella », la première dame s’approcha.
Elle arriva avec sa droiture et sa taille imposante, comme à l’accoutumée, son visage sans faille à proportion dorée, dessinait un charme à couper le souffle.
Lella avança à pas constants, tout le monde se tut par respect à cette beauté brune choyée par la grâce dans toute sa splendeur…. A suivre.
سمراء الجنوب بقلم
هادية آمنة
الترجمة للغة الفرنسية
أحمد بالفاضل